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Ces couleurs qui m’appartiennent !

Rencontres artistiques

 

Raja Hammoud (Liban, Québec)
Maison de la Culture Frontenac

 

La peintre montréalaise d'origine libanaise Raja Hammoud Charbonneau dévoile sa mémoire continuellement recomposée de peintre et de femme en quête d'une identité toujours en fuite.  Les couleurs transmettent-elles mieux que les mots l'Universel humain?
Après avoir quitté son pays natal, le Liban, en 1972, pour poursuivre des études doctorales et post-doctorales en psycholinguistiques, puis pour travailler dans l'enseignement universitaire et la recherche, Raja Hammoud a tout abandonné, en 2000, pour se consacrer à son art, en entreprenant des études prestigieuses en beaux-arts à la Mission Renaissance à Montréal et à Paris sous la direction de peintres confirmés. Elle a exposé ses œuvres dans différente galeries d'art au Canada et en France.


Lors de cette rencontre, Raja Hammoud nous fera part de ses nombreuses inspirations artistiques où la musique, les fleurs, les voyages et le rythmes ont la part belle. Ses pièces chantent la quête de l'exilée, oscillant entre le style figuratif et semi -figuratif ou même abstrait, selon l'impulsion du moment, à la recherche inassouvie d'un centre de gravité, d'un équilibre, d'un éclair de sens. Elle dévoilera et fera partager sa mémoire sans cesse recomposée où s'est empilé son vécu d'immigrante, d'universitaire, de femme, de mère et de peintre, à la recherche d'une identité … malgré tout fugitive. 


Toutes ses œuvres se caractérisent par  le métissage de son Orient natal et de son Occident d'adoption, lesquels se côtoient, s'entrelacent, se nourrissent et éclosent, à travers le soleil chaud d'une scène d'hiver, le mouvement perpétuel d'une danse imaginaire, où densité des coloris et luminosité des espaces sauvages s'apprivoisent joyeusement par ciel boréal ou tropical. À partir d'un substrat culturel arabe, francophone et anglophone surgissent, toujours, sous la main de la peintre Raja Hammoud, l'ouverture vers l'autre et l'appel au dépassement, qui défilent sous une cascade d'émotions et un bouillonnement de vibrations.

 

Festival du Monde Arabe, Maison de la Culture Frontenac, 2550 rue Ontario Est.

 

 

photo press

Photo de mes peintures publiée dans La Presse +, déc 2013

L’ART QUI UNIT, LA CHARTE QUI DIVISE

« Trait d’union entre l’Orient et l’Occident », l’association Le Levant présente jusqu’au 5 janvier les peintures de ses 26 artistes professionnels et amateurs au Musée des maîtres et artisans du Québec (MMAQ), dans l’arrondissement Saint-Laurent. La Presse a rencontré ces artistes dont la plupart sont d’origine arabe. Tous évoquent un réel bonheur de vivre au Québec et des positions différentes par rapport à la Charte des valeurs québécoises. Mais tous se rejoignent sur un terrain commun : l’art.

ÉRIC CLÉMENT LA PRESSE

L’exposition Qui sommes-nous ?, organisée par la directrice artistique Nassab Chaya, est une rencontre culturelle, mais aussi un hommage au Montréal toujours plus métissé. 

« D’habitude, on expose des œuvres de métiers d’art, dit Pierre Wilson, le directeur du MMAQ. Mais notre musée est excentré. On n’accueille pas de touristes comme les musées du centre-ville. Donc ce qui m’importait, c’était de créer des liens avec les résidants de Saint-Laurent qui sont à 90 % nés à l’extérieur du Canada ou issus de parents nés à l’étranger. L’exposition permet ainsi de créer un sentiment d’appartenance. On expose en effet surtout des artistes arabophones, mais il y a aussi des anglophones et des Québécois francophones [de souche]. »

Cette année, le thème de l’exposition est la question identitaire, un sujet d’actualité qu’ont exploité les artistes Boubker Abdessamad, Khadouj Aberki, Adham A.N, Nylda Aktouf, Amel Alrekabi, A‐Noir, Christiane Asselin, Ronald Bélanger, Lyasmin Belkessam, Thérèse Chami-Chazal, Maryse Dandurand, Najat El-Khairy, Marlène Fayad, Raja Hammoud, Nehmat Hanna, Lana Hensel, Nureyla Kama, Afaneen Kubba, Jamie Lee, Joseph Moukhtar, Carl Ruttan, Barbara Sala, Jean‐Nicolas Simard, Donia Triméche et Nizar Chaari, l’invité d’honneur, d’origine tunisienne.

Tissant leur vie avec leurs racines et les influences de la société d’accueil, ces peintres sont des citoyens hybrides. « On développe une troisième personnalité, dit Nassab Chaya, d’origine druze libanaise. Comme une personne qui garde un peu de sa culture et qui s’adapte à la société. »

« Je suis très heureuse ici, ajoute Nylda Aktouf, d’origine algérienne. Ne serait-ce qu’à cause de la liberté qu’on n’a pas toujours dans nos pays d’origine, notamment en ce qui concerne le rôle de la femme, mais aussi grâce à l’interculturalité, car les gens sont réunis par l’art. C’est le dénominateur commun. »

Le projet de Charte des valeurs québécoises ne manque pas de faire réagir ces artistes. Le sujet, comme pour la population en général, est diversement commenté. Pour les uns, la neutralité religieuse de l’État et l’égalité entre les femmes et les hommes sont fondamentales. Pour les autres, encadrer les demandes d’accommodement ne signifie pas brimer la liberté d’expression religieuse.

« Moi, je suis spirituelle, mais laïque, dit Nylda Aktouf. Je suis pour une charte de la laïcité, mais la façon dont ça s’est fait, de façon bâclée, avec l’affirmation d’une Charte des valeurs québécoises, ça ne marche pas. Les valeurs sont transcendantales et universelles. Pas québécoises. Une charte de la laïcité, cela se prépare pendant des années, avec des experts. »

Coiffeur et peintre, A-Noir aime le Québec, notamment à cause « du respect de l’être humain » qui y règne, dit-il. Pour lui, le projet de charte est « une bonne chose ». « Je comprends l’utilité d’une charte, dit-il. Il faut garder cette uniformité même si je respecte chaque personne de chaque religion. Mais on n’a pas besoin de s’afficher trop. »

« La Charte va créer des problèmes, notamment du racisme, dit de son côté Nassab Chaya. Une musulmane quittera son emploi, mais n’enlèvera pas son foulard. Elle restera chez elle, créera une garderie, mais restera voilée et détestera les autres. Le fanatisme n’est jamais bon. Il faut respecter le choix des personnes. »

D’origine irakienne, Afaneen Kubba a passé plus de temps à Montréal qu’à Bagdad qu’elle a fui en 1980. Elle ne comprend pas d’où vient l’idée d’une telle charte. « Nous nous sommes échappés de l’Irak à cause de ce genre d’abus, dit-elle. On n’espère pas voir ça ici. J’ai été choquée et déçue. Je veux que mes enfants continuent de vivre ici. »

Nylda Aktouf a bon espoir qu’un terrain d’entente sera trouvé. « On va adoucir les angles, dit-elle. Le costume n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est la liberté. »

Tous et toutes expriment cette liberté avec des œuvres lumineuses, colorées et vivantes qui montrent combien l’art rassemble. Comme le dit Nizar Chaari, « sans la peinture et l’art d’une manière générale, l’existence serait un vide, une absurdité, un calvaire. »

« À Saint-Laurent, on est rendu beaucoup plus loin que ce faux débat sur la Charte, sur ce que tu as le droit de porter ou pas, dit Pierre Wilson. On crée des occasions de rapprochement, pas d’exclusion. Culturellement, on peut s’affronter sur divers sujets, mais peut-on le faire dans le respect de la culture de l’autre ? Pour amener les gens, tranquillement, à accepter ou à prendre des morceaux de notre culture. »